1. |
Ce qui suit
04:24
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J'en mets six mois
Oubliés dans un tiroir
Des bleus des noirs
Emmurés comme tous les soirs
On sacrifie le gisant sur l'oreiller
Les pleureuses se cognent sur la porte des délaissés
On sanctifie le veau des civilisés qui nous lit l'avenir dans sa panse et dans le saint Blé
Sans foi ni loi
Mon royaume pour un abattoir
Des lignes des doigts
Des tracés au fil du hachoir
On sacrifie les enfants de la jetée
Et tombent les cendres sur le bûcher des vanités
On sanctifie le père de l'égalité
Et tombent les masques des bourreaux et des condamnés
Combien de mois pour assembler tous nos tiroirs ?
On sacrifie st Jean 1er-De-Cordée
Que l'on livre nu sur le banquet des rassasiés
On sanctifie sa passion télévisée
Qui anime le flux par sa danse sur le brasier
On sacrifie le flot déshumanisé
puis on trie à vif ceux qui plongent, ceux qui vont rester
On sanctifie l'enfant et l'immaculée qui se lavent les mains de nos morts et de nos pensées
Combien de mois pour écrire une autre histoire ?
"Ce qui suit va vous étonner.
Il n'y aura pas de prévention miracle, mais des remèdes achetés.
Juste un énorme enclos pour les idées et les covidés.
on discernera toujours les vagues de couleurs comme on cultive la différence sous ce fil de pauvreté.
Il n'y aura pas de réchauffement ni de crise au-dessus de ce parallèle.
je te le répète dans la seule langue que tu comprennes, universale et omnisciente: Demain n'existe que pour celui qui tiendra la plume, pendant que tu cerneras encore de ton sang les bavures du passé et du présent".
Souffle le genou à la nuque.
Le LBD à l'œil crevé.
L'explosion et la pègre sur mon peuple éventré.
Le colon qui se déverse sur les territoires occupés.
Ce qui suit va nous étouffer.
Ce qui suit va nous confiner.
Ceux qui suivent seront épargnés.
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2. |
Comme une dernière fois
04:34
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Vient le temps des insomnies
Des nuits sans rêves sanofinancées
Viens éteindre l’incendie
Le brasier d’une enfance silencée
Qu’on laisse tomber
Viens voir la lumière des villes
L’or et la poussière se fiancer
Se font-ils des promesses vides
Des constructions liberticides
Et des terrasses bondées
Réfugié dans ta chair
Je veux me noyer dans ton estuaire
L’orage que tu fais de moi
J’aimerais mourir entre tes doigts
Comme une dernière fois
Vient le temps du rat des ombres
Qui danse sur un tableau de nombres
Il sait comment freiner ce train qui roule
L’équation du temps qui coule
On fait tout pour l’éponger
Réfugié dans ta chair
Je veux me noyer dans ton estuaire
L’orage que tu fais de moi
J’aimerais mourir entre tes doigts
Comme une dernière fois
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3. |
Serendipité
02:00
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J'ai fait tomber mon portable
J'ai fait tomber mon réseau
Mon écran mes likes ma sauvée des eaux
J'ai fait tomber ma rue
Mon insta s'est brisé en mille morceaux
Je porte encore mon gilet
Mon distributeur de billets
Mes quelques followers et ma cité en pleurs
J'ai fait tomber ma basse mais personne n'est venu
J'ai fait tomber des babioles
Un porte-clé Dragonball
Ces enfants qui rentrent de l'école
J'ai fait tomber mon pôle
Ma matraque et mon costard
Mes aides prêtes à l'emploi
Mon Kärcher et mes chars et mes vinyls que j'écoute parfois
J'ai fait tomber mon Tinder et mon profil de joker
La musique que je vénère
Que je streame sur Deezer
J'ai swipé mon sourire comme la pute que je clique
La vape que je respire et mes conquêtes Meetic
J'ai fait tomber mon portable et je trouve ça joli toutes ces lignes
Qui se croisent qui se brisent
Cette vie qui s’épuise
Je l'ai couché par terre j'ai nourri ma petite mort
De ses larmes de verre et je le ferais tomber encore
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4. |
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Se regarder manger nos morts
Se doigter le fond de la gorge
Et recommencer
Regarder les autres s'épancher
Dans un torrent de sang de foutre et d'eau
Et recommencer
Se regarder se cogner avec violence
Contre les mêmes murs
Et recommencer
Avaler le sable, reculer, mourir un peu
Voir les autres tomber ensemble
Et recommencer
Seul devant mon miroir
Je danse sur les plages de mes murs
Sous un ciel néon
Seul en haut de mon phare
Ma croisière s'amuse loin des vagues
Et je ne regrette rien du tout
Se regarder saigner et laisser une traînée derrière soi et suivre une autre devant
Et recommencer
Se lacérer avec les mêmes coquillages abîmés silencieux, érodés
Et recommencer
Avaler le sable, reculer, mourir un peu
Voir les autres tomber ensemble
Sombrer seul
Et recommencer
Seul au-dessus de l'orage
Je déverse mes angoisses et mes fantômes
Dans cette gueule béante
Seul et pas un nuage
J'épuise mes envies, mes peurs
Et après moi, il n'y aura rien du tout
Regarder nous autres agglutinés,
Collés, gluants, suants
Et recommencer
S'éloigner, percevoir la fractale,
Sa beauté sa pureté,
Et enfin vomir
Et recommencer
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5. |
À la racine
03:46
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Envolez-moi
Sur ces vagues blanches
Du fond de ces hanches
Fermez les cils qui forment
Un creux pour les âmes
Et les perdants
Emmenez-moi
Comme un enfant
Comme une flemme
Comme une épave de géant
Comme un endroit
Que je connaissais avant
Comme une flamme
Qui me parlait souvent
Quand j'ai entendu chanter son air
J'ai vu mes coutures se défaire
Je l'ai senti frôler mes pieds
Je l'ai senti dans un excès
J'ai vu ce qu'il y avait dans la boite
Je l'ai portée de mes mains moites
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MONDO CANE France
Après Backbone Party et Murmuration, MONDO CANE est le nouveau projet électro / pop / rock de Rabih
Gebeile.
1e EP "Ce qui suit" disponible dès maintenant
Crédit Photo : Titouan Massé
After Backbone Party and Murmuration, MONDO CANE is Rabih’s first project to include titles in both french and english.
Debut EP "Ce qui suit" out now
Photo Credit : Titouan Massé
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